Je devrais plutôt dire:
Vers le bac à gravier et au-delà ....
Ou
"Comment faire des pâtés de graviers avec son carénage puis aller à la pêche dans les marécages" :-(((
Premiers conseils:
- Pour les pâtés de graviers, préférez le seau et la pelle car le carénage, ça le fait pas.
- Pour la pêche dans le marécage, préférez l'épuisette car la moto ça le fait pas non plus ......
Asseyez-vous que je vous explique...
La nuit du vendredi au samedi puis le samedi matin, les cieux n'ont pas été très cléments et ont arrosés la terre et la piste (la terre détrempée et la piste sale auront une importance pour la suite ...)
.
Le samedi, début d'après midi, vérification de la machine, pression ok, la chaîne est bien graissée, les niveaux sont ok, c'est parti...
Arrive au circuit de Lezennes, je m'aperçois qu'il n'y a pas grand monde (la pluie de la matinée, le Bol d'or et un WE à Croix en Ternois y sont certainement pour qqchose), nous allons donc avoir la piste quasiment pour nous tout seul, et on va pouvoir soigner les trajectoires ;-) !!!
Premiers tours de roues en douceur, histoire de faire correctement chauffer les pneus (il ne fait par très chaud) et vérifier l'état de la piste après les trombes d'eau de la nuit.
La piste n'était pas très propre, de nombreux intérieurs de virages sont encore maculés de traces de boues, va falloir faire gaffe !
Après quelques tours à allure modérée, je prends la roue d'un 750 GSXR qui à l'air de bien tourner et de vouloir arsouiller, ça tombe bien, je suis là pour ça, Gaaaazzzzz !!!
Il est difficile à passer et ferme (proprement) les portes mais j'attends mon heure et il ne perd rien pour attendre ;-)
Début de ligne droite, gaz en grand, nous arrivons quasiment de front avant un virage "sous le pont" à 90° vers la droite (non pas grâce à la puissance de ma 600 GSXR car il a visiblement un 750 full mais grâce à un freinage de trappeur de votre serviteur !!)
Gaz en grand, amorce de weelhing avec début de guidonnage (et oui, sur ma brêle, il n’y a pas d'amortisseur de direction) puis re-freinage de trappeur pour une épingle à gauche, et re-re-Gaaaaaaaaazzzzzzzzzz direction la parabolique.
Juste avant de jeter la moto dans une parabolique à droite, il y a un léger droite-gauche qui se prend en pleine accélération en 3ième et je remarque d'un coup d'œil TRES rapide que l'intérieur du gauche est maculé
de traces de boue et de gomme, certainement due à la pluie.
Le 750 s'accroche et ne me lache pas la roue arrière, ça va être dur de résister car il a plus de puissance que moi et risque de me reprendre en ligne droite mais il me semble que je suis bien meilleur freineur que lui donc ça devrait le faire !!
Après quelques tours à ce rythme, la concentration est extrême, les trajectoires s'affinent, je roule certainement dans mes meilleurs temps et le spectacle doit être assez agréable à regarder.
Ligne droite, je voie sa roue avant à mon niveau, Arrrrgg le salaud !! Il a vraiment plus de puissance que moi, freinage de goret en amorce du pont, ouais !! ça passe et je suis toujours devant, gazzzzzz puis re-freinage pour l'épingle à cheveux et gaz en grand vers la parabolique.
Retour dans le léger droite-gauche qui précède la parabolique et c'est la que ça se corse ;-((((
En pleine accélération, le 750 au cul, je balance la moto à droite puis à gauche. Damned !!! je prends la corde d'un peu trop près dans le gauche et je sens que la moto perd de l'adhérence pendant une fraction de seconde dans ce qui reste de boue et de gomme (chose que j'avais déjà vu en début de séance) ARRRGGG !!! . Surpris par cette perte soudaine d'adhérence, je redresse un poil la moto... Graaaave erreur car en sortie de ce petit gauche il faut jeter la moto à droite pour entamer la parabolique :-(((
Là, deux solutions s'offrent à moi et en moins de temps qu'il n'en faut pour le dire, mon cerveau, (passé en mode mono neurone depuis quelque tours), se met en marche:
- Première solution: je jette la moto à droite, prie les dieux que mes pneus tiennent le bitume et que cette faute d'inattention ne m'emmène pas trop à l'extérieur de la parabolique car je risque de glissé si je me rapproche trop de bac à graviers, cette partie de piste n'étant jamais utilisée et donc, étant pleine de poussière, de graviers et de morceaux de gomme.
- Deuxième solution: je redresse vraiment et je tire tout droit dans les graviers.....
Pas cool comme choix mais j'ai intérêt à me décider rapidos !!!
J'opte dans un premier temps pour la première solution car de me jeter dans un bac à gravier de mon plein grès, ce n'est pas trop mon trip mais comme je l'avais imaginé, la moto m'emmène vraiment trop à l'extérieur et je sens que je vais m'y mettre (ça passera pas ! Ça passera pas ! Ça passera pas ! Ça passera pas !! .....)
Ma décision est prise, je vais tirer tout droit.
Ca devrait certainement bien se passer car, j'en parlais encore il y a 15 jours avec mes potes pistards, "Ca fait bien longtemps que les graviers n'ont pas été labourer et c'est dur comme je ne sais quoi, et ça n'arrête plus grand chose !!!".
Nouveeeeelllle erreur, le bac à été labouré la semaine dernière, hé med' med' med' med' med' !!! .
Là mon neurone se remet à fonctionner et se souvient des bons conseils donnés sur CirCar !!! (Un peu de pub ça fait pas de mal !!)
"... Y paraîtrai que dans un bac à gravier, il faut laisser un filet de gaz pour éviter que, par manque d'adhérence, le pneu arrière ne se bloque et que la chute soit inévitable... "
Et bien notez les gars...... C'est vrai !!!
Je plonge donc dans le bac à gravier, le plus droit possible, Mazette!!! je ne connais pas sa profondeur mais vue comment ça bouge et le bruit que ça fait, mes pneus et mon bas de carénage doivent être en train de creuser un sacré sillon !!!
Pour la sensation, ça doit se rapprocher des dunes de l'enduro du Touquet avec une SPORTIVE !!!
Ok il faut laisser du gaz pour ne pas se gaufrer mais le bas à gravier à qd même une fin et la suite n'est pas très folichonne.
Je sors donc des graviers pour me "plonger" (et c'est le mot juste ! ) dans un espèce de marécage !!! la terre est détrempée, les herbes hautes ne facilitent pas non plus la manœuvre et je me plante littéralement dans
20 centimètres de boue.
Yahouuuu ! La moto est arrêtée, je suis entier et je ne suis pas tombé !!!!!!!!
Par contre, je ne suis pas encore sortie de ce bourbier (ce qui sera fait dans les minutes qui suivirent grâce à l'aide d'un pistard qui s'est arrêté me donner un coup de main).
De retour sur la piste, je finis le tour, en laissant une trace d'eau qui s'écoule lentement de mon carénage.
Une fois sortis, inspection des dégâts: J’ai les mains qui tremblent encore, mon cuir (normalement noir) est blanc à cause de la poussière de graviers, j'ai les bottes trempées de mon séjour dans le marécage (y sont con aussi de mettre un marécage à cet endroit bon sang!) et le carénage, les jantes, la chaîne, les étriers de freins et le bras oscillant sont pleins de mottes terres, d'herbes et autres cochonneries (des grenouilles diront certains ;-))) ) mais JE SUIS VIVANT.
Pour éviter d'avoir trop d'appréhension la prochaine fois que je remettrais les pneus sur la piste, j'ai refait une séance en fin d'après-midi et, passé les 3 ou 4 premiers tours, j'ai réussi à retourner dans des temps proches de ceux que je fais lorsque je n'ai pas de lièvre à pourchasser !!
Voili voilou.
Merci au pistard qui s'est arrêté pour me sortir du bourbier.
Merci aux potes de FRM présents avec qui on a bien rigolés de cette "petite" aventure digne du Paris-Dakar.
Merci à Suzuki qui fait des motos qui tiennent droit dans les graviers ;-P
Pas merci aux grenouilles et autres têtards d'avoir élus domicile après le bac à graviers de la parabolique (quoi que c'est peut être grâce au marécage que je me suis arrêté ss dommage)
Et un grand merci à vous de m'avoir lu ;-)
Et vivement samedi prochain qu'on refasse péter les chronos !!!
..V.
OutSlider (pas fier sur ce coup là...)